Le Château de Fargues

 

Construit en 1306 par le cardinal Raymond-Guilhem de Fargues, neveu du Pape Clément V, ce vieux manoir délabré et désagrégé par les siècles, conserve ses lignes essentielles en dépit du temps et des aventures. Ainsi, il offre encore bien des détails qui permettent de reconstituer l'édifice primitif.

 

 

Le château de Fargues servit de refuge aux habitants de Langon pendant les troubles des guerres de religion et de la fronde. C'est dans la nuit du 24 au 25 mai 1687 que, par l' imprudence d'un domestique, il devint la proie des flammes.

 

Le temps a démantelé cette vieille bâtisse qui n'a pas totalement abattu ses anciennes fortifications, témoins de la splendeur passée. Dans les salles jadis somptueuses du vieux château, les plus brillants cortèges ont défilé et des manteaux "pourpres et fleur de lysés" ont traîné sur les humbles carreaux de son sol . Les vieilles tours rappellent une grandeur disparue, mêlée au charme du passé et du souvenir.

La paroisse, qui fut jusqu'au XVI ème siècle un quartier de Toulenne, a donné son nom à l'une des plus puissantes familles de Guyenne. Les seigneurs de Fargues sont connus dès le XIIIème siècle, un acte de reconnaissance de 1274 mentionnant le château de Fargues.


La famille de Fargues bénéficia largement de l'avènement du pontificat de Clément V, son proche parent Raymond-Guilhem de Fargues devint Cardinal en 1306, Bernard de Fargues évêque d'Agen puis archevêque de Rouen (1306-1311) et enfin de Narbonne (1311-1341). Amanieu de Fargues fut nommé évêque de Bazas en 1314 et Béraud de Fargues, évêque d'Albi la même année...

... Au début du XIVème siècle, le fief était comme Roquetaillade, aux mains de plusieurs seigneurs. Le Cardinal Raymond-Guilhem, neveu du Pape Clément V, fit construire à côté de deux forteresses plus anciennes, un nouveau château homogène.


Ce château, remanié au début du XVIIème siècle, fut abandonné à la suite de l'incendie de 1687. Il se présentait à l'origine comme un édifice rectangulaire de 40x28 mètres. Des bâtiments dont il ne subsiste que le rez-de-chaussée, entouraient les trois côtés d'une cour de 24x15 mètres. Il apparaît comme un palais fortifié et non comme une citadelle capable d'une longue défense. Son rôle militaire du XIV ème au XVII ème siècle semble d'ailleurs avoir été nul.



 

Eglise Notre Dame de Fargues

 

Près des ruines de l’antique château et à l’extrémité d’une allée bordée de vieux ormes, se dresse l’église de Fargues, dominant les alentours.

 

Elle possède des curiosités remarquables :

  • Le portail d’entrée, de style roman, est orné de ferrures en forme de têtes de diamant.
  • A l'intérieur, les deux anges qui décorent l'autel sont considérés comme des chefs d’œuvres de la sculpture médiévale sur bois.
  • Sous le baldaquin, une Vierge à l’enfant en bois peint et doré (XVIIIème). Cette statue, ainsi que celle de Notre-Dame-de-Fargues et les deux anges, sont monuments classés.

Ce sanctuaire était un lieu de pèlerinage très fréquenté dès le XIIème siècle, placé sous le vocable de Notre-Dame-de-Fargues. L’eau de source qui jaillissait à proximité passait pour salutaire à bien des maux. De nos jours, si l’eau miraculeuse fait encore des prodiges, les vignobles d’alentour en font peut-être davantage... Car la toute-puissance de la Madone s’est plue, dit-on, à se révéler dans les bienfaits des vins de Fargues.


Statue de Notre Dame de Fargues
Statue de Notre Dame de Fargues

La statue de Notre Dame de Fargues

 

 

A l’intérieur de l’église est conservée une très belle statue représentant Notre-Dame-de-Fargues, en bois sculpté, remontant au XIIIème siècle ou au début du XIVème siècle. Elle figure une Vierge assise, tenant dans ses bras l’Enfant-Dieu et un sceptre mobile très finement exécuté. Elle est l’œuvre d’un artiste inconnu qui aurait été à l’école du célèbre sculpteur Michel Colombe.


Cachée d’abord lors des guerres de religions (1570) puis durant la période révolutionnaire, cette véritable œuvre d’art ancien porte des traces d’immersion. 
Au cours de différentes époques, elle fut effectivement dissimulée sous les eaux du vieux château fort.